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ficiel et autres feuilles plus ou moins publiques, et que vous avez compris qu’en somme vos intérêts, d’accord avec l’honneur et la dignité de la France, exigent impérieusement que Paris sorte victorieux de la crise actuelle.

Priez alors les gens du Provisoire qui ne se voudront pas mettre énergiquement à l’œuvre de vouloir bien se retirer. Accompagnez cette mesure de la convocation immédiate de la Commune, seul moyen de contrôler efficacement les opérations de ces messieurs, s’ils consentent à rester, à ces conditions, à la tête des affaires, et le pays sera sauvé de l’effondrement qu’on lui prépare.

Sinon, si vous persistez, sous prétexte d’intérêts étroits et exclusifs à sauvegarder, dans la voie actuelle qui en est la négation, en même temps qu’elle conduit la France à une perte certaine, soyez convaincus que la ruine la plus complète sera le fruit de votre aveuglement alors irrémédiable.

Ramenés, avant peu, sous le despotisme d’un pouvoir policier et des hauts-barons de l’agiotage ; méprisés et exécrés par les prolétaires, dont votre lâche et stupide égoïsme aura compromis à jamais l’affranchissement définitif, vous tomberez, et la nation tout entière avec vous, dans un tel état d’abjection que, devenus le jouet du monde entier, on pourra vous appliquer en toute justice cet aphorisme célèbre :

« Les peuples n’ont que les gouvernements qu’ils méritent. »


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