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leur faudra pas prendre parmi vous des ingénieurs, des directeurs et des administrateurs de toutes sortes ?

En quoi, je le répète, ces satisfactions, données aux travailleurs, peuvent-elles compromettre vos intérêts immédiats, et ne voyez-vous pas, au contraire, que, tout antagonisme cessant, ainsi se trouvent écartées les chances de guerre civile qui vous préoccupent et vous effraient exclusivement ?

Sans doute, tous ceux qui, grâce aux priviléges dont nous revendiquons la suppression, s’enrichissent des dépouilles de tous et entassent millions sur millions, au détriment du bien-être de la nation et de la moralité publique, ces gens-là ne seront point satisfaits. Le journal des Débats, notamment, criera à la spoliation et pressera plus vivement le Provisoire d’ouvrir les portes de Paris à Guillaume, portant en croupe le petit Thiers et le comte de Paris, mais vous laisserez geindre tout ce peuple d’exploiteurs, et, au besoin, vous les inviterez, s’ils y tiennent, à partir pour Berlin, derrière les Prussiens que vous y aurez réexpédiés.

Mais, croyez-le bien, il est temps, grand temps, de prendre une décision.

Envoyez au plus vite les plus honnêtes et les plus intelligents d’entre vous dans les réunions populaires ; augmentez même le nombre de ces réunions ; adhérez aux ligues qui se forment en ce moment pour la défense à outrance et le salut de la République, et signez avec les travailleurs qui en font partie un pacte d’alliance sincère pour votre affranchissement commun.

— Puis, signifiez aux gens dont vous avez consacré les pouvoirs au 3 novembre, quelque peu en haine des « gens du 31 octobre, » qu’après y avoir réfléchi, vous trouvez que ces « gens » avaient du bon et que l’honnête Trochu a tort de les traiter de brigands ; qu’ils sont moins les amis de Bismark que ceux qui les en accusent dans l’Of-