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core, vous n’y êtes pas intéressés ? Est-ce que, plus encore que les travailleurs, vous ne souffrez pas de ces monopoles qui vous pressurent de telle sorte, qu’avant peu, ils vous transformeront en de simples agents responsables, mais non appointés, de messieurs de la grande Banque et des grandes compagnies de toutes sortes ?

Les travailleurs réclament la suppression des priviléges excessifs qui protégent la propriété immobilière et locative ; est-ce que vous avez vous-mêmes beaucoup à vous en louer, et ces priviléges ne sont-ils pas, pour bon nombre d’entre vous, la cause première de vos faillites ?

Ils demandent la révision du code et de l’organisation actuelle des tribunaux de commerce ; est-ce que, entre autres, la loi sur les faillites, qui suspend l’exercice des droits civiques du failli non réhabilité, même lorsqu’il n’a été que malheureux, ne vous frappe pas plus que les travailleurs, qui, eux, pour la plupart dénués de tout crédit, ne peuvent guère en encourir les rigueurs ?

Est-ce qu’il n’est pas criant, à ce propos, de voir — comme cela vient de se produire en ces derniers temps — casser une élection municipale, parce que le maire élu, honnête homme s’il en fut, n’a encore pu payer, en six années, que quatre-vingt-dix pour cent de son passif, intérêts et frais compris, alors que l’élection d’un pereire par exemple, eût été validée sans difficulté ! (Élection du citoyen Ranvier comme maire du XXe arrondissement, annulée par arrêt du conseil de préfecture, pour cause de faillite non réhabilitée.)

Les socialistes revendiquent aussi pour tous le droit à l’instruction. Est-ce que vos enfants n’en profiteront pas autant que ceux des travailleurs ?

Enfin, à supposer que ces derniers deviennent quelque jour, par la seule force des choses, propriétaires de l’outillage industriel, est-ce que, faute d’y être suffisamment préparés par une instruction technique, il ne