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Aussi, et malgré les soulèvements intérieurs d’une partie de ses enfants qui, faute de comprendre cette déclaration grandiose, se joignirent à ses ennemis du dehors pour la déchirer, la France sortit-elle glorieuse et triomphante de cette épouvantable crise.

Malheureusement, elle ne s’en tint pas à la seule défense de son propre sol, et, enivrée de ses succès, elle prit à son tour l’offensive… Vous savez le reste !

Une fraction seulement du pays, la plus habile et la moins nombreuse, sut profiter de cette Révolution, dont le programme, pour la plus grande part, fut ajourné pour longtemps : le reste de la nation — le prolétariat — en attend encore l’accomplissement.

Or, soyez-en persuadés, notre impuissance actuelle, devant les malheurs qui nous frappent, tient essentiellement à ce que nous ne savons point opposer à l’envahisseur cette conscience de droits supérieurs à sauvegarder, qui seule donna autrefois à nos pères le courage et l’énergie grâce auxquels ils purent vaincre leurs ennemis.

Refaites 92 complétement, et vous reverrez la France entière retrouver cet admirable élan qui sut triompher alors.

Reprenez le programme dont Thermidor, notamment, interrompit l’exécution ; à l’idée inférieure de domination de race, qui anime en ce moment l’Allemagne, opposez l’idée plus puissante et seule féconde de la solidarité des peuples, assurant leur émancipation économique, et, comme il y a presque un siècle, certainement vous vaincrez.

Sachez enfin comprendre, industriels et commerçants, qui n’avez rien de commun avec les agioteurs et les écumeurs d’affaires — et c’est à vous seuls que je m’adresse, — sachez enfin comprendre que l’heure est venue de tendre une main loyale et fraternelle aux travailleurs qui