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être démontré, par ce qui précède, que vos intérêts, pas plus que ceux du pays, ne seraient sauvegardés par cette solution qu’ajourna notre « criminelle tentative, » et que le Provisoire pensa toujours faire aboutir : un armistice suivi d’une paix aux conditions que vous savez.

Cette paix, en effet, vous devant être plus onéreuse encore, par ses conséquences obligées, qu’une résistance à outrance, mieux vaut, à mon avis, tenter sérieusement cette dernière voie et courir la chance de rester les maîtres de vos destinées, en essayant de vaincre l’ennemi.

Mais comme je n’oublie pas que je m’adresse à des gens qui se piquent d’être pratiques, reste à examiner à l’aide de quels moyens nous pourrions bien obtenir cette unanimité d’efforts indispensables pour ramener la victoire sous notre drapeau.

Depuis le commencement de nos désastres, gouvernants et journalistes de toutes couleurs n’ont cessé de faire appel aux souvenirs de 92.

Ollivier et Gambetta (deux compères n’ayant rien à se reprocher, soyez-en sûrs) ont, l’un et l’autre, couvert nos murailles d’emphatiques réminiscences sur cette grande époque.

Sans doute, comme en 92, la France est envahie par la Prusse, animée d’intentions qui n’ont rien de favorable à nos libertés.

Sans doute, comme en 92, nos armées sont inférieures, par le nombre, l’armement et la science stratégique de leurs chefs, aux armées envahissantes.

Sans doute, comme en 92, l’inexpérience et la jeunesse des gardes nationaux et des mobiles ont de même à lutter contre des troupes plus aguerries et mieux disciplinées.

Enfin et pour mieux compléter l’analogie de nos difficultés, nous avons à vaincre également et la famine et les sentiments anti-républicains de généraux ne répugnant point à livrer le pays à l’ennemi, tout comme autre-