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pérons-le, aux engins de guerre qu’on emploiera des deux côtés ; mais, je vous le demande, les peuples sont-il bons à autre chose ?

Et puis, entre nous, comme il pourrait bien arriver que quelques mauvaises têtes, à l’intérieur, prétendissent que tout ne sera pas pour le mieux, il ne sera pas inutile d’avoir de fortes garnisons, surtout dans les grandes villes, pour contenir les mutins et les massacrer de temps à autre, dans les rues, comme autrefois, — cela entretiendra le coup-d’œil du soldat et cela formera les généraux, en attendant la fameuse revanche.

C’est-à-dire, ô Parisiens ! que la noce impériale reprendra son cours, avec son cortége obligé d’agiotages effrénés, d’escroqueries et de gaspillages éhontés, et qu’il faudra bien que vous en passiez par là, économie, morale, honnêteté, étant, quoiqu’on fasse, incompatibles avec la monarchie.

Or comment avec ce système espérez-vous combler l’effrayant déficit dont nous avons examiné les éléments ? Comment, je vous prie, prétendez-vous échapper à l’effroyable banqueroute générale qui vous menace, et que la plus stricte économie pourrait à grand’peine éviter ?

Ne craignez-vous pas qu’il ressorte de tout ceci une situation économique et financière dont vous, honnêtes industriels et commerçants, nous direz des nouvelles avant qu’il soit longtemps ?

Ajoutons à ce gâchis les chances de guerres civiles continuelles que pourra occasionner l’accroissement constant des charges qui pèseront forcément sur les producteurs, puisqu’en réalité seuls ils paient l’impôt, et la nécessité où on sera sans cesse de les réprimer, examinez ensuite sincèrement où vous conduira un tel état de choses. Dites-moi le souriant avenir que vous y découvrez pour vos affaires et les chances que vous avez d’y trouver