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Puis, pour soutenir le cher monarque, il faut une série de fonctionnaires et d’institutions ad hoc, que vous connaissez de reste, sans qu’il soit besoin de les énumérer ici, ce qui ne permet guère de songer à réduire et encore moins à supprimer le moindre traitement… au contraire.

Pour ce qui est de la malhonnête pensée de faire rendre gorge aux soutiens de l’empire déchu, comme ils s’empresseront d’offrir leurs inévitables et honteux services au nouveau régime, non seulement on ne leur reprendra rien, mais, au contraire, il leur sera naturellement donné de nouvelles primes pour les récompenser de leurs plats dévouements.

Comme monarchie et clergé ne peuvent se passer l’une de l’autre, ce dernier ne courra d’autres risques que d’être écrasé sous de plus lourdes allocations.

On ne contrariera pas non plus ces bons messieurs de la finance, qui rendent tant de services à l’État, et la danse du panier recommencera avec plus d’entrain que jamais.

Et pensions et sinécures d’aller leur train, attendu qu’on ne saurait trop récompenser les bons et fidèles serviteurs de Sa Majesté.

Enfin, quant à la suppression de l’armée permanente, je vous demande un peu s’il est permis d’avoir de telles idées ? — Est-ce qu’au contraire, il ne faudra pas la rendre plus nombreuse et augmenter son armement, afin de préparer à la France une glorieuse revanche de 1870 ? Ce ne serait pas un cœur français, celui qui songerait autrement.

Il est vrai que, de son côté, la Prusse s’apprêtera à s’opposer à cette revanche, ce qui, dans quinze ou vingt ans, fera assister nos enfants à une nouvelle fête militaire où le sang coulera plus abondamment encore, grâce à la perfection que la science apportera durant ce temps, es-