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et pour lesquels le maraudage sera devenu une seconde nature.

La prison, le bagne, et, au besoin, l’échafaud, pourront être chargés, il est vrai, de résoudre ce côté moral de la question.

Mais le reste, le côté écus, comment résoudre celui-là ? Là est la difficulté.

Une République vraiment honnête, — mais pas modérée, par exemple, — en pourrait peut-être encore venir à bout.

Elle ferait payer les frais de la guerre aux misérables qui l’ont votée, en vertu de cet axiome plein de bon sens : « qui casse les verres les paie. »

Elle ferait rendre gorge à tous les bandits qui, depuis vingt ans surtout, ont mis le grapin sur le plus net de la richesse publique, à l’aide de pots de vin ou de primes scandaleuses sur le travail et l’échange, et ferait rentrer, comme propriété nationale, les domaines qu’ils se sont indûment appropriés ;

Elle réduirait au minimum possible ses frais d’administration, en supprimant les emplois inutiles et en réduisant à un taux raisonnable et proportionnel aux services rendus effectivement, les appointements affectés à ceux qu’elle conserverait ;

Elle supprimerait les pensions et les retraites scandaleusement accordées à une foule de gens qui n’y ont d’autre droit que celui d’avoir occupé durant de longues années de multiples et grasses sinécures.

Et cela serait justice.

Cette République supprimerait encore l’armée permanente, dont l’inutilité ne nous est que trop démontrée et, la remplaçant par une milice nationale comprenant tous les citoyens valides, par catégories d’âge, économiserait ainsi une forte part du budget ;