Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/422

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 416 —

cordé cette paix dont l’espérance, seule, vous fit tressaillir de joie, sans exiger de vous une indemnité dont je laisse à votre sagacité le soin d’apprécier le chiffre.

8o L’industrie parisienne, déjà souffrante il y six mois et consistant surtout en produits de luxe, pourra bien, de longtemps, ne pas voir diminuer rapidement son stock.

9o Les finances publiques — tant nationales que municipales — en fort mauvais état, au moment de l’ouverture des hostilités, ne doivent guère s’être améliorées depuis, grâce aux frais d’armement, d’équipement et d’alimentation des gardes nationaux appelés à la défense du pays.

Quant aux loyers, fermages et redevances de toute nature, dont le paiement a été ajourné, c’est affaire entre ceux de vous qui possèdent des terres ou pignon sur rue et leurs fermiers et locataires, envers lesquels il faudra forcément que les premiers se montrent très-coulants et surtout très-patients.

Donc, et pour récapituler, finances publiques, très-obérées ; agriculture, très-compromise, sinon ruinée pour longtemps ; commerce et industrie en désarroi, par suite de faillites nombreuses et de mort probable de tout crédit ; indemnités nationales et réparations considérables de toutes sortes à payer, en même temps, peut-être, qu’une lourde indemnité de guerre à compter à l’ennemi, qui, en retour, vous ferait cadeau de la paix et d’un monarque quelconque, tel serait alors le total de notre inventaire, une fois la paix signée.

Je laisse de côté les menus frais et les prévisions de brigandages possibles, par suite de la misère de ceux qui, dans les villes et dans les campagnes, étaient déjà trop pauvres avant la guerre, pour qu’il leur soit alloué la moindre indemnité, ce qui ne rendra peut-être pas les routes très-sûres dans les premiers temps, si l’on tient compte également de la dure condition dans laquelle se trouveront la foule des irréguliers qui auront pris part à la lutte,