Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/421

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 415 —

2o Les lignes de fer de l’Est, du Nord et de Lyon ont dû être passablement endommagées, et il y faudra pourvoir, soit par l’impôt, soit par une réduction sur le revenu des titres.

3o La culture française a beaucoup souffert cette année dans ses récoltes, à cause de la sécheresse, et, par suite du déficit considérable qui en est résulté notamment dans les fourrages disponibles, elle a dû, sur un grand nombre de points, abattre son bétail et jusqu’à ses attelages, faute de pouvoir les nourrir. — Je ne sache pas que la guerre ait pu améliorer son sort.

Un quart peut-être du sol national, occupé par l’ennemi, précisément à l’époque des labours, ne les aura pu faire en temps utile, et, de plus, aura certainement manqué des semences nécessaires, tout ayant été saccagé, pillé et mangé par les anciens et aimables amis de M. Guéroult[1], y compris ce qui pouvait rester de bétail et de chevaux.

4o Nombre de villes et de villages ont été bombardés, brûlés et souvent entièrement détruits, partant les habitants ruinés ou à peu près, — ce qui constituera trop certainement un chiffre assez rond d’indemnités nationales à payer aux malheureuses victimes de la sottise de leurs concitoyens.

5o Une grande quantité de voies de communication et de ponts ont été coupés, détruits même, et il sera de première urgence de les remettre en état de viabilité.

6o Un matériel de guerre, aussi considérable que coûteux, a été détruit ou livré aux Prussiens, qui ne le rendront certes pas.

7o Ceux-ci, en cas de triomphe définitif, ne consentiront guère, je pense, à se retirer, après vous avoir ac-

  1. Qui ne se rappelle les tendresses et les cajoleries ignobles dont les Prussiens furent accablés par MM. A. Guéroult, rédacteur en chef de l’Opinion nationale, et Ch. Sauvestre, son complice, avant, pendant et après la guerre de 1866 !