Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/418

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 412 —

cher, fût-ce au prix de la vie, ce gouvernement d’imbéciles et de traîtres de conclure l’armistice, et fonder la Commune, c’est-à-dire substituer au Provisoire une délégation assez nombreuse pour qu’elle pût contenir dans son sein tout ce que Paris renfermait de cœurs honnêtes, intelligents et dévoués à l’œuvre du salut public.

De là, la journée du 31 octobre, ô Parisiens ! Et, bien que, pour certaines causes qu’il n’est point temps d’examiner ici, cette « criminelle tentative » n’ait pas complètement atteint le but qu’elle se proposait, s’il est vrai, comme l’affirme le général Trochu, qu’elle ait réellement empêché de conclure l’armistice, je vous le confesse audacieusement — n’en dites rien à mes juges futurs — je resterai fier toute ma vie d’y avoir participé.

Mais, fier ou non, il n’en est pas moins trop exact que, faute d’avoir réalisé la partie essentielle de son programme — la constitution définitive de la Commune — la journée du 31 octobre, tout en ayant, paraît-il, ajourné votre chute et votre honte, vous a laissés dans une situation telle, qu’il en peut sortir les solutions les plus contraires à vos intérêts. — Vous voyez que j’y arrive.


III.


Rentrés chez vous, après avoir coopéré au rétablissement de l’ordre, le lendemain du 31 octobre, vous vous êtes frotté les mains, assurés que vous étiez que le Provisoire allait de ce coup vous pouvoir tirer d’affaire.

Je ne sais si cette espérance est toujours aussi ferme maintenant, et j’ai quelque idée du contraire, si j’en dois croire vos journaux, radieux pourtant le lendemain du plébiscite qui venait de donner carte blanche aux accla-