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apprit en même temps, et la reddition de Metz, — dans des conditions au moins suspectes, — et la tentative d’un armistice, destiné à préparer un traité de paix plus ou moins déshonorant.

Ainsi, durant deux mois, on avait joué, aux dépens des Parisiens et de la Révolution, l’ignoble et sanglante comédie d’un semblant de siège ; à Châtillon, à Choisy et au Bourget, des centaines de nos soldats, de nos enfants, avaient été livrés aux balles prussiennes, tout cela pour masquer les batteries et les intrigues diplomatiques des Thiers, des Jules Favre et des Trochu !

Résultats nets — sans tenir compte des souffrances endurées et de l’argent gaspillé de toutes façons — réduction certaine du territoire ; indemnité de, guerre à payer à l’ennemi, enfin la République égorgée et jetée aux pieds d’une restauration monarchique quelconque, sans oublier le déshonneur de Paris, transformé désormais en ville de plaisance pour les étrangers ; Paris réduit aux proportions d’un « charmant cabaret » pour toutes les drôlesses titrées ou non titrées que l’Europe voudra bien lui envoyer ! Paris devenant pourvoyeur d’histrions et de filles de joie, chargées de distraire les bâillements de tous les repus du monde ! C’en était trop !

Tout ce qui avait espéré voir la France reprendre la tête du mouvement de rénovation sociale, dont l’Europe est grosse depuis bientôt un siècle ; tout ce qui avait espéré qu’on en avait fini avec les orgies dont l’empire nous avait souillés pendant vingt années ; tout ce qui avait espéré qu’honnêteté et travail allaient reprendre lei haut du pavé, insolemment tenu jusqu’alors par les agioteurs, les ruffians de la presse et les cocottes de haute et de basse lignée ; tout ce qui avait soif de justice et d’honneur, n’eut qu’une seule pensée, qu’un seul cri : empê-