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Toute dictature devenait impossible, partant, toute crainte de guerre civile à jamais écartée.

Mais ce n’était pas le compte des gros bonnets de la finance et des grandes compagnies, dont le Provisoire n’est que le très-humble serviteur : ça n’entrait pas dans le plan Trochu.

Il fallait avant tout empêcher la consolidation de la République, qu’on n’acceptait que comme pis-aller, afin de la rendre solidaire et responsable des infamies qu’on allait commettre pour la plus grande gloire de l’ordre, de la propriété… et de la religion, car la France, selon le vœu de Jules Favre et des Bretons, doit, par-dessus tout, rester catholique.

On fit donc tout le contraire de ce que nous venons d’indiquer.

On s’inclina platement devant les monarchies, qui eurent le bonheur de contempler tour à tour M. Thiers, un vrai républicain, celui-là !

On adressa une circulaire pompeuse dans la forme, mais assez humble dans le fond, aux agents diplomatiques.

On fit la fameuse visite à Ferrières.

On envoya à Tours, pour réchauffer le zèle patriotique de la province, deux vieux tisons éteints sans avoir jamais pu flamber.

On refusa d’entendre sérieusement aucune délégation populaire, et on se contenta de les faire recevoir, chaque fois, par une sorte de bonne à tout faire, — le sieur Jules Ferry — chargé d’éconduire les importuns avec le moins de politesse possible.

On hâta lentement la transformation des fusils en armes à longue portée, et surtout on se garda bien d’en commander d’autres, malgré de nombreuses offres adressées par divers manufacturiers.

Quasi dépourvu d’artillerie, on ne fit fondre aucun ca-