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litique et sociale dont tous les travailleurs européens étaient appelés à bénéficier ;

Réveiller en province l’énergie et la dignité des travailleurs des villes et campagnes, en faisant sonner, dans chaque village, le tocsin de la délivrance des tyranneaux de tous ordres qui les oppriment depuis si longtemps ;

Enfin, se rappelant que, pour repousser l’ennemi, il faut surtout du fer et du pain, faire les réquisitions voulues pour assurer gratuitement l’un et l’autre, et tout le temps nécessaire, à chaque défenseur de la grande cité, sans distinction de position sociale : Paris tout entier reconnaissant l’égalité de droit à la vie, en même temps que le devoir pour tous de mourir en défendant la patrie.

Telles auraient dû être les principales préoccupations des gens du 4 septembre.

Phraséologie, chimères que tout cela, dira-t-on peut-être.

Eh bien ! à l’honneur de Paris, nous affirmons qu’il en pouvait être ainsi, si ces mesures eussent été prises de suite, et surtout si l’on y eût associé la population, par l’organisation immédiate de la Commune de Paris et de ses Districts ou quartiers.

Car, ces habitudes d’inégalités, consacrées depuis de longs siècles ; ces mœurs aristocratiques, qui séparent la ville des faubourgs ; ces répugnances de fréquentation de bourgeois à ouvriers ; tous ces sentiments mauvais eussent été jetés au vent, en face de l’envahisseur, avec d’autant plus de sincérité, que ces sacrifices eussent été, non décrétés, mais consentis par les citoyens de toutes conditions, rentrés, au moyen de la Commune, en pleine puissance de direction de leurs propres affaires.

Le Provisoire n’eût été alors que ce que tout gouvernement devrait seulement être : un simple organe d’exécution.