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dévouement, n’aurait peut-être pu obtenir de vous, ce mot pourrait bien vous transformer en héros.

Pour arriver à un tel résultat, nous allons tenter de vous démontrer que là, comme toujours, les intérêts ne peuvent être réellement garantis que par l’application de la justice et l’affirmation de votre dignité.

Et, pour cela, analysons d’abord les motifs qui firent agir les gens du 31 octobre, les « complices de Bismark — connus de ce dernier dès le 28, » comme l’affirme l’Officiel, qui ne ment jamais, chacun sait ça.

Puis, nous examinerons ce qui peut résulter de l’insuccès de ce qu’on est convenu d’appeler leur « criminelle tentative », et enfin ce que vous devez faire, si vous ne voulez descendre au dernier degré d’abaissement : là où il n’y a plus ni liberté, ni garantie, ni d’autre droit que celui du plus fort.


II


Tout d’abord et afin de comprendre mieux cette « tentative, » faisons un pas en arrière.

Si l’on considère les choses au seul point de vue de l’invasion, il est absolument impossible de s’expliquer la crise que traverse la France et qui est peut-être sans précédents dans l’histoire des peuples.

Certes, l’histoire offre plus d’un exemple de nations vaincues, mais après une série de luttes ayant épuisé toutes les forces matérielles et morales de ces dernières.

Ce qui ne peut se comprendre, c’est que la France, après un demi-siècle de paix presque complète, regorgeant d’hommes valides et, jusque-là, fière avant tout de son passé militaire, se tienne pour battue définitivement, après quelques revers, causés plus encore par la trahison