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Dans l’industrie des vêtements, le chiffre des ouvriers français, tués, disparus ou en fuite s’élève à cinq mille au moins.

Les pertes de l’industrie du meuble, s’élèvent au moins à six mille.

Celles de l’industrie du bâtiment n’ont pu être encore fixées, mais déjà on sait que tous les ouvriers peintres ont dû être remplacés par des apprentis, et que trois mille ouvriers couvreurs, zingueurs et plombiers ont disparu.

L’industrie du bronze a perdu au moins quinze cents de ses plus habiles ouvriers.

Le chiffre, considérable, d’ouvriers mécaniciens et ouvriers en métaux n’a pu non plus être précisé.

Les fabricants de machines à coudre déclarent que leur industrie est menacée de ruine complète, les ouvrières qui les leur achetaient ayant disparu ! L’un d’eux affirme qu’il a entre les mains pour 400,000 fr. de billets souscrits par ces ouvrières, en paiement de leurs machines à coudre, dont le quart seulement lui sera remboursé, les signataires des trois autres quarts ayant sans doute été massacrées par les vainqueurs de la Commune !

Les peintres d’enseignes, abondant ordinairement sur la place, dit le rapport, ont complètement disparu.

Toutes les industries, la bijouterie, les instruments de précision, d’optique, de chirurgie, les fabricants de jouets d’enfants, tout ce qui enfin constitue ce qu’on appelle l’article de Paris, tout souffre, faute des bras et des intelligences qui y étaient employés !

« Obtenez qu’on nous renvoie nos ouvriers, » — disent les fabricants de meubles du faubourg Saint-Antoine, d’après ce que mentionne le rapport — « nous voyons arriver le mois d’octobre avec terreur. Vous savez que c’est à cette époque qu’est notre bonne saison, et nous ne prévoyons pas par quels moyens nous en pourrons sortir. »

Quant aux industries qui n’ont point souffert dans