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les Mac-Mahon, les Vinoy, les Galiffet, les Espivent, aux mâles vertus desquels il rendait hommage ?

Mais ce que nous savons bien, c’est que, répudiant le socialisme dont « les idées cosmopolites ont quelque chose de trop vague, de trop idéal, » vous avez déclaré, par lettre publiée dans l’Avenir national du 3 octobre dernier, qu’il « importe que les âmes se rattachent plus que jamais à des principes de dévouement national et qu’elles retrouvent leurs ressources dans l’idée française. »

Enfin, vous terminez en ajoutant que vous « aimez trop votre pays, pour sacrifier une partie quelconque de sa prospérité ou de sa force à un système, si généreux qu’il soit ou qu’il paraisse. »

Cet aveu est suffisant.

Il est clair par là que M. Gambetta est bien toujours le même homme qui, signant les cahiers que les électeurs socialistes de la première circonscription lui imposèrent en 1869, les reniait aussitôt devant les électeurs bourgeois de Marseille, dont il convoitait en même temps les suffrages.

Et c’est avec de telles gens qu’on prétendrait fonder la République ?

C’est avec de telles gens, déclarant que le système ayant pour but d’affranchir le prolétariat n’est pas une idée française, qu’on prétendrait mener à bien l’œuvre commencée par la révolution qui, précisément, n’a pas d’autre but que cet affranchissement ?

C’est à des gens qui, eux aussi, afin de flatter le militarisme, déclarent qu’il faut surexciter les passions nationales pour préparer le pays à une revanche, qu’on confierait le soin de rendre à la France le travail, la sécurité et la liberté ?

Mais, « un gouvernement fort, dévoué à restaurer la gloire nationale, » c’est l’idéal aussi des Chambord, des d’Orléans et de M. de Sédan.

Est-ce qu’eux aussi ne prétendent pas qu’il faut s’at-