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bien sera-ce, au contraire, l’instruction intégrale, tendant à faire de chaque individu, sinon une encyclopédie vivante, du moins un être capable de comprendre les manifestations multiples et diverses de l’intelligence humaine et, par là même, réellement indépendante ?

Vous parlez de respect et de balance des intérêts. Mais, de quels intérêts ? Ceux du travail et de la production ? ou ceux du privilège et de l’exploitation ? Ceux des travailleurs qui réclament le produit intégral de leur travail, tous frais généraux déduits, et qui prétendent avoir le droit de réduire au minimum possible les frais généraux, injustement augmentés jusqu’alors de redevances et de prélèvements non justifiés ! ou bien des intérêts de ceux qui fixent à leur gré le tantum de ces redevances et de ces prélèvements ? S’agit-il pour vous des intérêts de ceux qui souffrent et qu’on mitraille à chaque fois qu’ils prétendent mettre fin à leurs misères ? ou bien de ceux qui jouissent, qui les mitraillent et avec lesquels, vous, qui vous prétendez un républicain par excellence, ne craigniez pas de banqueter le 5 avril, dit-on, c’est-à-dire au moment précis où les obus versaillais frappaient la République à la tête ?

Vous et vos amis, vous êtes-vous jamais donné la peine d’expliquer à ceux que vous aspiriez à gouverner ce que vous entendez même par ce mot de République ? Leur avez-vous jamais dit comment vous entendiez l’impôt ? Comment la justice ? Comment l’administration ? Comment l’échange international ?

Mais ce que nous savons bien, c’est que, vous et vos amis, êtes aussi à la recherche d’un « gouvernement fort ; » c’est qu’un de vos amis les plus chers, votre alter ego, M. Laurier, défenseur d’un des accusés de Marseille, prétendant parler au nom du parti républicain, demandait aux assassins de la Commune, aux égorgeurs des prolétaires, pardon des attaques dont le militarisme avait été l’objet de la part des républicains et glorifiait, dans les termes les plus vils,