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narchique blanche ou tricolore, la couleur du drapeau n’y fera rien.

Accroissement d’impôts, désastres financiers jusqu’à la banqueroute générale, continuité du régime militaire et policier, pour comprimer toute tentative de soulèvement du prolétariat en proie au chômage et à la misère, voilà la situation gouvernementale que nous offre l’avénement plus ou moins prochain de MM. de Chambord, d’Orléans ou de Sédan sur le trône de « leurs pères ! »

Une autre solution, la moins prévue, mais, pour cela même, possible peut-être, se présente encore à l’esprit : le maintien de la République par l’avénement de ce qui s’intitule le parti radical et qui, à cette heure, reconnaît pour chef de file M. Gambetta.

Nous ne faisons pas aux autres républicains de l’assemblée l’honneur de les compter pour quoi que ce soit dans les chances de cette solution. Leur abaissement devant l’assemblée de Versailles, depuis le 18 mars ; leur servile empressement autour de M. Thiers et les plates flatteries dont ils ont cajolé l’homme qui ne leur a ménagé en aucun temps l’expression de son mépris, nous sont un sûr garant que si la République survit aux blessures de ses assassins, ses prétendus représentants à l’assemblée n’y seront pour rien.

Donc, grâce à l’impossibilité de s’entendre sur le choix d’un nouveau monarque ; grâce surtout à la pression de l’opinion publique, épouvantée par la furie de massacres juridiques dont semblent être saisis nos séniles gouvernants actuels, atteints de quelque féroce hystérie, voilà la République bourgeoise assise sans conteste et ses destinées remises aux mains de M. Gambetta et du groupe de gens qui, dès maintenant, l’acclament comme un futur sauveur.

En quoi la situation sera-t-elle réellement changée ? La Révolution dont 1789 a donné le signal, a posé un problème dont le mouvement industriel considérable