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et se gardera d’autant mieux d’y rien changer que ce lit aura été préparé par les amis d’abord, et jusque par ses prétendus adversaires.

Et, le voulût-il d’ailleurs, est-ce qu’il y pourrait quelque chose ? Est-ce qu’il ne lui faudra pas prendre ses garanties contre ses compétiteurs évincés ? Est-ce que le prolétariat sur lequel retombera de tout son poids la misère générale et croissante, misère que ne contribuera pas à éteindre le luxe qu’entraîne de soi toute monarchie, dont la mission, d’après le bourgeois, est de « faire aller le commerce, » non plus que le fonctionnarisme sans lequel elle ne saurait vivre, est-ce que le prolétariat n’essaiera pas de secouer d’autant plus souvent son fardeau que ce fardeau l’écrasera davantage ? Et, pour comprimer ces essais de révolte nouvelle, ne faudra-t-il pas maintenir constamment le régime d’état de siège sous lequel nous vivons depuis plus d’un an ? Ce régime est cher, il est vrai, aux gens du Figaro et de ses congénères, mais de sa nature, il est peu compatible avec le rétablissement du travail et des affaires. L’état de siège, en effet, c’est la permanence de la perquisition, de l’arrestation arbitraire, des juridictions sommaires et exceptionnelles, et point n’est besoin vraiment de longue démonstration, pour faire comprendre aux intéressés qu’un tel état de choses n’est point précisément favorable au développement de la prospérité publique.

Ainsi donc, et en dehors de la honte qui en ressortirait, mais qui, nous le reconnaissons, ne compte pas pour les gens à la recherche d’un nouveau maître, leur garantissant la provende quotidienne : épuisement des dernières ressources de notre pays, en vue de lui préparer quelque nouvelle chance de défaite ou, tout au plus, d’un triomphe qui pourrait bien devenir l’occasion de son complet et définitif écrasement — en l’entraînant à son tour sur le sol allemand — voilà, quant à l’extérieur, ce que nous prépare une restauration mo-