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de chemins de fer à créer, elles aussi, et concurremment avec la Banque de France, des valeurs fiduciaires ; rêvez donc le retour de l’Age d’or, auquel l’empire sut faire croire à l’aide de ce procédé qu’on appelle vulgairement « manger son blé en herbe » et qui précisément a amené l’état de choses actuel !

Voilà quant à l’impuissance d’une restauration monarchique quelconque, en ce qui concerne la situation financière.

Examinons maintenant la valeur réelle de cette restauration, au point de vue de la politique extérieure et intérieure.

La politique extérieure d’une restauration monarchique — même de celui qui vient, avec ses généraux, de livrer la France à l’invasion prussienne — peut se caractériser d’un mot : préparer la Revanche ! C’est-à-dire condamner la nation à élever toute une nouvelle génération dans cette unique pensée et pour ce seul but : s’aller battre contre l’Allemagne ; c’est-à-dire ajouter à toutes les causes de malaise, qui menacent de ruiner définitivement notre pays, les coûteuses dépenses de nouveaux et de nombreux établissements militaires, la création d’un nouvel armement qui devra être incessamment modifié et même renouvelé, pour être à la hauteur des modifications que nos belliqueux voisins ne manqueront pas d’apporter au leur ; enfin le non moins coûteux entretien d’une armée, dont les bras manqueront de plus en plus à la production et qui sera une cause de plus de la corruption qui nous mine à cette heure.

Et tout cela, pour arriver à de nouveaux égorgements, à la suite desquels vainqueurs et vaincus seront encore plus épuisés, plus ruinés, à la grande joie de ceux qui attendent ce moment pour donner le coup de grâce aux uns et aux autres !

Pour ce qui est de la politique intérieure, le nouvel arrivant — Chambord, comte de Paris ou Bonaparte, qu’importe ? — trouvera, comme on dit, le lit tout fait