Conseils de guerre condamnent et condamnent sans cesse.
À mort Rossel, pour avoir mis sa science au service du Droit ;
Aux travaux forcés à perpétuité, le malheureux Roques, maire de Puteaux, pour avoir fait soigner les blessés de la Commune, qu’on lui avait amenés au commencement de la lutte ;
À la déportation dans une enceinte fortifiée, Rochefort, coupable d’avoir dit que le gouvernement de M. Thiers pourrait bien avoir quelques torts ;
À la même peine, le citoyen Cavalier, jeune ingénieur, coupable de s’être occupé d’entretenir la salubrité parisienne durant la Commune ;
À la peine de mort, le jeune Maroteau, journaliste coupable de quelques articles en faveur de la Commune ;
À la déportation, le savant Élisée Reclus, l’un des premiers géographes de notre époque, pour avoir combattu dans les rangs des fédérés et aussi un peu parce que son frère — heureusement hors d’atteinte — le citoyen Élie Reclus, a osé s’occuper de l’organisation de l’enseignement communal.
À mort, à la déportation, aux travaux forcés tous ceux et toutes celles qui, d’une façon quelconque, ont servi de leur intelligence et de leurs bras la cause des travailleurs !
Et cela dure depuis six mois ! Et cela n’est pas près de finir ! Plus de vingt mille fédérés pourrissent encore sur les pontons, attendant leur tour !
Et depuis six mois, il est des journaux qui crient sans cesse : « Frappez, frappez toujours, frappez sans relâche ces misérables qui ont, deux mois durant, mis notre lâcheté en rut ! »
Et, à la honte éternelle de notre pays, les journaux qui se prétendent républicains et libéraux ont, pendant plusieurs jours après la chute de la Commune, joint