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Nous avons scrupuleusement copié mot à mot le récit du Gaulois. — Sa terrible simplicité le dispense de toutes réflexions.

Et maintenant, gens de la gauche, dite républicaine, dont la plupart ont autrefois tant versé de larmes sur le sort des Polonais et ont exhalé tant de fureurs contre Nicolas de Russie et son digne acolyte Mourawieff ; maintenant vous tous, patriotes, ou prétendus tels, qui avez eu de si violentes sorties contre la conduite sauvage des Prussiens, dans la dernière guerre ; comment se fait-il donc que parmi vous il ne se soit pas trouvé une seule voix pour protester contre les infamies dont vous laissiez ainsi déshonorer la France, au nom de laquelle elles se sont commises contre vos compatriotes eux-mêmes ?

Faites-nous donc grâce à l’avenir de toutes vos tartuferies et de vos jérémiades sentimentales. Désormais, les travailleurs se rappelleront que vos hypocrites larmes en faveur des opprimés — par d’autres que vous — se changent facilement en plomb fondu, dès qu’il s’agit de s’opposer à leurs justes revendications dans leur propre pays.

Qu’on interroge en effet la plus cruellement tourmentée des victimes de la tyrannie russe ; nous pouvons affirmer que le récit de ses souffrances n’atteindra jamais le caractère poignant de celui que nous venons de transcrire.

Aux massacres sommaires, succéda l’ère des vengeances juridiques.

Le 7 août, le troisième Conseil de guerre commença le fonctionnement des juridictions militaires par le procès fait à ceux des membres de la Commune qui avaient eu le malheur de tomber entre les mains des ex-décembristes.

Les citoyens Assi, Courbet, Paschal Grousset, Verdure, Billioray, Victor Clément, Ferré, Urbain, Ras-