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Paris et jusque sur leurs baïonnettes, ces gredins, ces va-nu-pieds, ces trente sous enfin qui leur avaient fait une si belle peur à Buzenval, le 19 janvier ! Et ces braves officiers prussiens n’auraient pas dansé de joie devant, de telles perspectives ! Les « gens de Versailles » — gouvernement et assemblée — qui leur avaient préparé une telle fête, en eussent pleuré de dépit.

Aussi peut-on croire sur parole les journaux qui consignèrent dans leurs colonnes cette joie des Prussiens.

La lutte, avons-nous dit dans le chapitre précédent, s’était terminée le dimanche 28 mai, à 4 heures de l’après-midi.

Voici en quels termes Paris apprit que le moment d’une réelle terreur était enfin venu :

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

Habitants de Paris,

L’armée de la France est venue vous sauver. — Paris est délivré. — Nos soldats ont enlevé, à quatre heures, les dernières positions occupées par les insurgés.

Aujourd’hui la lutte est terminée ; l’ordre, le travail et la sécurité vont renaître.

Au quartier général, le 28 mai 1871.

Le maréchal de France, commandant en chef,
De Mac-Mahon, duc de Magenta.

Nous trouvons à ce sujet une observation au moins naïve dans le travail de MM. Lanjalley et Corriez, déjà plusieurs fois cité par nous :

« Tout le monde remarqua, dans cette proclamation, l’absence complète des déclamations et des intempérances de langage trop ordinaires en pareil cas »[1].

  1. Histoire du 18 Mars, par MM. Lanjalley et Corriez, étude qui, avec celle en ce moment publiée par notre ami et co-réfugié à Genève, le citoyen Jules Guesde, le Livre rouge de la justice rurale, facilitera singulièrement le travail des historiens à venir, sur cette importante époque.