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D’ailleurs, et bien qu’il ne se fût jamais déclaré socialiste, nous devons cependant rappeler qu’il fut de ceux qui protestèrent courageusement dans son journal, La Révolution démocratique et sociale, contre les massacres de juin 1848 et les transportations sans jugement.

Toutes les harpies de la presse réactionnaire et surtout celles des feuilles soumises, s’acharnèrent sur son cadavre et tentèrent vainement de souiller de leur infecte bave la mémoire de cet excellent et dévoué citoyen. C’est le dernier et suprême éloge qu’on puisse faire de Delescluze et de tous ceux qui, plus obscurs, moururent comme lui au service de leurs convictions.

Le 28 mai, à quatre heures du soir, tout était fini. La Commune était morte, assassinée par les anciens coupe-jarrets de décembre 1851. Ils allaient enfin se pouvoir vautrer à l’aise dans le sang des Parisiens et faire payer cruellement à ceux-ci l’obstination qu’ils avaient mise à se défendre contre les Prussiens.

L’assemblée, par un vote d’enthousiasme, contrastant logiquement avec les huées dont elle avait accueilli Garibaldi à Bordeaux, déclara que les assassins du peuple avaient « bien mérité de la Patrie, » et la gauche, dite républicaine — à l’exception pourtant de M. Tolain, qui eut la pudeur de s’abstenir, — se joignit tout entière à ce vote monstrueux !