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agonisante. Il en fut de même des docks de la Villette et du théâtre de la Porte-Saint-Martin, auxquels les obus versaillais mirent le feu et dont la destruction fut toujours imputée à la Commune.

Quant à la part qui revient à celle-ci dans la destruction d’un certain nombre de maisons particulières, part assez difficile à déterminer — nous l’avons déjà fait observer — en quoi la Commune serait-elle en vérité plus coupable que Versailles dans les conséquences inévitables de la lutte engagée ? Mais est-ce la Commune qui a réduit littéralement en poussière les communes de Neuilly, de Levallois, des Ternes, d’Auteuil, de Passy, du Point-du-Jour ? Est-ce la Commune qui tuait sans pitié les malheureux et inoffensifs habitants de ces quartiers, en faisant pleuvoir sur eux la mitraille des batteries de Meudon, de Brimborion, de Breteuil, du Mont-Valérien, du rond-point de Nanterre et du château de Bécon, c’est-à-dire de tous les points autrefois occupés par les Prussiens ? Est-ce la Commune qui a gratuitement mutilé l’Arc-de-Triomphe ?

Que, se dégageant de toutes considérations de parti, on déplore amèrement ces ravages, cent fois plus considérables que ceux subis par le fait des Prussiens, nous le concevons de reste. Mais la justice et la vérité exigent que la responsabilité en remonte entière à ceux qui, plus soucieux de la conservation de leurs intérêts sociaux que de l’honneur de la nation et des droits du peuple, étaient décidés, dès le 19 mars, à détruire, s’il le fallait, Paris de fond en comble, plutôt que de se résigner à ne le plus gouverner.

Mais, reprenons maintenant notre récit au point où nous l’avons laissé, c’est-à-dire au moment où nous venions d’apprendre et de constater en même temps l’incendie dont l’Hôtel-de-Ville était le théâtre.

Cet affreux incident nous préoccupait moins, le citoyen E. Gérardin et moi, par son côté matériel que par l’effet moral qui en allait résulter. — Que nous