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bles affolés de terreur et de misère. Mais que de preuves de crimes épouvantables, commis par tous les gouvernements ; que de pièces curieuses révélant, à n’en pouvoir douter, les crapuleuses mœurs de plus d’un haut personnage ; que de pièces précieuses à conserver pour les socialistes, au contraire, concernant les dénonciations qui suivirent décembre 1851 et dont, à chaque instant, les auteurs pouvaient craindre la découverte !

De l’aveu même de M. de Kératry, l’examen de ces turpitudes était écœurant, et on sait si l’ex-organisateur de la contre-guérilla au Mexique est un homme à se laisser facilement écœurer !

Quant aux dossiers des républicains, ils révélaient tant d’imbécillité et d’ignorance chez ceux qu’on est assez sot de payer pour surveiller nos agissements, qu’il eût été au contraire fort intéressant, pour l’éducation des générations à venir, de conserver et de publier tous ces monuments de crétinisme et d’ineptie[1].

Bien autre devait être, au contraire, l’intérêt de nos adversaires à faire disparaître des pièces qui, connues enfin du public, auquel, en cas de triomphe, notre devoir était de les communiquer, lui eussent révélé les turpitudes des misérables qui l’ont gouverné jusqu’alors, et dont nos inhabiles amis n’avaient point su mettre encore les preuves en lieu sûr[2].

Et, comme le ministère des Finances, la Préfecture de police brûla, sous la responsabilité de la Commune

  1. Ayant eu, Vermorel et moi, la curiosité de compulser nos dossiers, nous y découvrîmes des choses de cette force : Un agent me signalait — fin 1809 — comme étant véhémentement soupçonné de haine implacable contre l’empire ! (sic).

    Quant à Vermorel, un rapport le dénonçait comme devant être rimant d’une grande dame avec laquelle il avait eu précédemment quelques démêles judiciaires. — Cette révélation flatta peut-être l’amour-propre de notre malheureux ami, mais à coup sûr lui causa un naïf étonnement.

  2. Nous rappellerons en passant que déjà, en novembre 1870, une première tentative d’incendie avait été pratiquée contre la Préfecture de police, et que, par un étrange oubli, ni le parquet, ni le préfet d’alors, l’illustre Cresson, ni enfin le gouvernement, ne firent procédera une enquête sérieuse sur les causes de cet événement.