Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/334

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 328 —

dance, comme aussi une part d’ailleurs bien difficile à préciser dans l’incendie des propriétés particulières qui durent être sacrifiées dans la lutte, soit par les assaillants, soit par les fédérés, nous avons à examiner maintenant, en ce qui concerne la destruction des autres monuments publics (ministères, administrations de toutes sortes), qui, de la Commune ou de ses adversaires, avait intérêt à les faire disparaître.

Le ministère des Finances fut incendié par nos ennemis, on en trouve l’aveu dans les livres mêmes de ceux qui nous insultèrent sans pudeur dès le lendemain de notre chute. — « Un obus » — a écrit M. Catulle Mendés — « a mis le feu au ministère des Finances, mais les pompiers, sous le feu de la mitraille, » ont éteint ce commencement d’incendie[1]. »

Qu’y aurait-il d’étonnant d’abord à ce que les pompiers, chargés d’éteindre le feu sous la mitraille, aient, malgré leur courage, quitté trop précipitamment le ministère, croyant le feu éteint, et que quelque pièce de bois embrasée ait communiqué de nouveau l’incendie à la construction ? Cela ne se voit-il pas fréquemment dans des circonstances où les dangers à courir sont certes beaucoup moindres ?

Et puis, quel intérêt y pouvaient avoir le délégué ou les employés ?

La comptabilité de la Commune n’avait assurément rien à craindre de l’inspection des vainqueurs. — En était-il de même des ministres qui avaient précédé Jourde à ce poste ? Et n’avait-on pas quelque raison de désirer cet accident, grâce auquel ont été anéantis tant de documents portant la trace — peut-être — des malversations et des fraudes de l’administration de l’empire et du gouvernement du 4 septembre ? — Qu’en pense par exemple M. Ernest Picard, le célèbre ministre des finances du gouvernement Trochu-Jules Favre ?

  1. Les 73 journées de la Commune, par Catulle Mondés, livre paru le 30 mai 1871, — page 298. M. Catulle Mendès est, on le sait, le gendre de M. Théophile Gautier, l’un des écrivains aux gages de l’ex-empire.