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discréton, de respecter la vie et la liberté de tous ceux qui s’étaient joints à elle pour défendre les droits du peuple ?

Ce dernier acte, en assurant, il est vrai, la perte de ses membres, eût en même temps contraint, devant l’Europe, ses féroces vainqueurs à refréner leur soif de vengeance.

Beaucoup de membres de la Commune, nous le savons, eurent cette pensée à la fois courageuse et politique. Mais le malheur voulut que la plupart dentr’eux, disséminés dans les arrondissements où les retenaient les soins à donner à la défense, ne se purent trouver réunis à l’Hôtel-de-Ville.

Puis, le Comité de salut public, en cela d’ailleurs conforme à l’esprit de son institution, crut devoir prendre sur lui d’assumer seul la responsabilité de la situation, et, contre toute raison, la Commune ne fut point convoquée.

Le Comité central, au contraire, se réunit, lui, beaucoup trop et eut de fréquents pourparlers avec les délégués de la Ligue des Droits de Paris, dont il accepta les formules et le programme, ainsi que nous l’avons vu tout à l’heure.

Leurs agissements communs en cette circonstance ne firent qu’augmenter la confusion là où il eût fallu de la netteté, et leur prétendue bonne volonté ne fit qu’aggraver les périls de la Commune et assurer mieux encore sa perte.

L’ennemi s’étant emparé, dès le matin du lundi, des ministères et des administrations de la rive gauche, tous les services furent concentrés à l’Hôtel-de-Ville d’où la guerre devait faire rayonner ses ordres. Il en fut de même pour les Finances.

Le 22 au matin, les Versaillais, maîtres des Champs-Élysées jusqu’au palais de l’Industrie, lançaient leurs obus sur la rue de Rivoli et la rue Royale-Saint-Honoré,