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D’un autre côté, les prévisions de la minorité contre l’impuissance du rouage dont la création avait amené sa scission définitive d’avec la majorité, ne se réalisèrent que trop.

Le Comité de salut public, dont, à l’exception d’un seul, disparu de la lutte dès le 22[1], tous les membres restèrent d’ailleurs courageusement à leur poste, n’eut véritablement aucune direction utile ni surtout révélant le caractère d’ensemble qu’il eût été indispensable d’apporter dans cette tulle suprême.

La résistance reprit donc généralement l’aspect anti-stratégique et désordonné qui avait été si funeste à l’insurrection de juin 1848.

Comme nous tenons surtout à ne rapporter ici que ce dont nous sommes certains, nous renverrons le lecteur, quant aux détails des opérations de l’armée versaillaise, aux nombreux récits officiels ou non qui en ont déjà été faits jusqu’ici. Nous nous contenterons d’esquisser seulement les diverses péripéties qui se sont accomplies sous nos yeux et qui donneront une suffisante idée de l’ensemble. Pour cette dernière partie de notre étude, nous reprendrons la forme directement personnelle, chaque fois qu’il nous paraîtra nécessaire.

En présence du péril extrême dans lequel se trouvait la Commune, il eût été indispensable que celle-ci se tint en permanence, non plus pour discuter des décrets, mais pour donner une impulsion coordonnée à la défense et aussi pour arrêter, en cas de défaite, l’attitude qu’elle prendrait en face du vainqueur.

Laisserait-elle à celui-ci la possibilité d’un écrasement sans pitié des vaincus, ou bien au contraire, la défaite étant inévitable, irait-elle alors, comme quelques-uns y songeaient déjà, sommer ses adversaires triomphants, à la condition de se remettre à leur absolue

  1. Le citoyen Billioray.