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s’apprêta à faire tête à l’ennemi et à mourir pour la défense des droits de tous.

Avec du sang-froid et de l’énergie, la situation, toute critique qu’elle fût, pouvait être encore relevée, mais c’était à la condition qu’il n’y eût aucune indécision dans l’action générale.

Ce fut pourtant à cette heure suprême pour tous, que le Comité central, dans lequel étaient entrés, depuis l’élection de la Commune, de nombreux éléments hostiles à cette dernière, s’avisa de lancer une proclamation dont l’effet immédiat fut d’apporter l’incertitude parmi les combattants et de refroidir d’autant leur résolution.

Nous extrayons les passages essentiels de cette proclamation, monument d’insanité, sinon de trahison, eu égard au moment dans lequel on la lançait :

 

Aujourd’hui et pour une dernier[1] fois, en présence des malheurs qui pourraient fondre sur tous ;

Nous proposons à l’héroïque peuple armé qui nous a nommés ; nous proposons aux hommes égarés qui nous attaquent[2], ta seule solution capable d’arrêter l’effusion du sang, tout en sauvegardant « les droits légitimes que Paris a conquis[3] : »

1o L’assemblée nationale dont le rôle est terminé doit se dissoudre ;

2o La Commune se dissoudra également ;

3o L’armée dite régulière quittera Paris et devra s’en éloigner d’au moins 25 kilomètres[4] ;

4o Il sera nommé un pouvoir intérimaire composé des délégués des villes de 50,000 habitants. Ce pouvoir choisira parmi ses membres un gouvernement provisoire qui aura la mission de faire

  1. Il eût été plus vrai de dire : première.
  2. De qui le Comité entendait-il parler ?
  3. Le Comité avait adopté, on le voit, le langage de la Ligue des Droits de Paris.
  4. Le programme entier de la Ligue, — programme à l’adoption duquel s’étalent jusque-là refusés le Comité central et ceux de ses membres qui faisaient partie de la Commune.