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d’affaires et des ballerines de toutes conditions que la Commune avait menacées de mettre au pain sec, récompensèrent cet étrange sauveur de la société, élevé à la dignité de traître de première classe. Il fut même question, paraît-il, de l’envoyer siéger à l’assemblée, lors des élections du 2 juillet, et nous ne savons pourquoi le projet ne fut point réalisé. Sa présence à la Chambre n’eût certes pu faire rougir aucun de ses collègues de la droite ni même de la gauche.

Bien que la nouvelle de l’entrée des Versaillais par la porte d’Auteuil et aussi par celle de Versailles (rive gauche) eût été apportée de nuit à la délégation de la guerre, elle était si peu prévue, tant on y vivait dans une trompeuse sécurité ! que Delescluze se refusa d’abord à y ajouter foi, s’en référant à une dépêche contradictoire que venait de lui adresser te commandant chargé d’observer l’ennemi, du haut de l’Arc-de-triomphe.

La Commune, dont la séance se prolongea jusqu’à plus de huit heures du soir, afin de terminer le jugement de Cluseret, se sépara sans avoir rien pu obtenir de précis concernant les rumeurs sinistres qui déjà circulaient dans Paris et qui n’étaient, hélas ! que trop fondées.

La défense avait été mollement soutenue d’abord par les fédérés surpris, malgré les efforts énergiques de Dombrowski, que son incontestable bravoure devait, à quelques jours de là, conduire à la mort. Les troupes ennemies, conduites par les généraux Douay et Ladmirault, purent s’emparer immédiatement de toutes les hauteurs de Passy. Quelques heures après, ils étaient au Trocadéro.

Même situation sur la rive gauche, et dans la nuit du 22, vers 5 heures du matin, les troupes des généraux de Cissey et Vinoy qui s’étaient ralliées, occupaient le Champ-de-Mars, ainsi que Grenelle et Vaugirard. À huit lieu es, ils s’emparaient sans coup férir de l’École