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Il en fut de même de la part des sections de Batignolles et de Montmartre qui, malgré les efforts des citoyens Combault et Chalain, déclarèrent que Malon, en adhérant au manifeste, avaient bien mérité des travailleurs et de la révolution sociale.

Ces approbations de tous ceux qui se ralliaient au caractère socialiste de la révolution compensèrent aux yeux de la minorité les attaques et les menaces de ses frénétiques adversaires.

Cependant il faut reconnaître ici que si légitime que fût cette suprême démarche de la minorité, elle avait du moins le tort d’être absolument tardive.

Cette minorité avait mis trop de temps à se constituer et avait par cela même laissé trop de marge à la majorité qui ne trouvant point devant elle, et dès l’origine, une suffisante opposition à ses tendances, s’était cru d’autant plus le droit de leur donner libre cours qu’elle était sincèrement convaincue de leur excellence et de leur nécessité.

Du jour où les socialistes de la Commune s’étaient aperçus de la prédominance possible de l’élément dictatorial que représentaient spécialement les amis de Blanqui, le devoir des premiers eût été de se concerter immédiatement pour réagir contre cet élément, non seulement dans le sein de la Commune, mais encore et surtout en éclairant l’opinion publique sur ces tendances et en la provoquant à se prononcer nettement à cet égard.

Lorsqu’ils s’y décidèrent enfin, la crise était trop dangereuse pour que cette opinion pût intervenir utilement. Sans doute la minorité fit par là preuve de dévouement aux principes dont elle voulut conserver toute l’intégrité pour l’avenir. Mais cet acte suprême, impuissant à sauver la Commune de l’abîme vers lequel elle se dirigeait fatalement, ne peut enlever à la mino-

    avec la majorité. — Le bruit de sa mort, annoncée par les journaux, n’a malheureusement pas été démenti. Il aura été fusillé le 24 mai, dans le voisinage de la mairie du 2e arrondissement.