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sières invectives en invitant le peuple à faire bonne et sommaire justice de ce tas de j…-f…

Par une lettre publiée dans le Cri du Peuple du 18 mai, l’un de nos collègues invita les auteurs anonymes de ces ignobles menaces à venir le trouver aux remparts et à faire une promenade « philosophique » depuis la porte des Ternes jusqu’au Point-du-Jour, le long des fortifications, alors mitraillées incessamment par les batteries versaillaises (3 kilomètres environ). — Peu soucieux de compromettre ainsi leur précieuse existence, il va de soi que ces braves se gardèrent bien d’accepter le rendez-vous.

À côté des attaques furibondes de ce que nous appellerons volontiers la presse enragée, la minorité recueillit l’assentiment général de tous ceux qui voyaient avec peine la Commune s’écarter du chemin que lui avait indiqué la révolution du 18 mars.

Les électeurs du 4e arrondissement, convoqués le 20 mai au Théâtre-Lyrique, par les délégués de cette localité, déclarèrent à l’unanimité que, tout en déplorant la scission qui venait de s’opérer dans le sein de la Commune, ils reconnaissaient cependant, après avoir entendu les motifs que venaient de leur exposer ceux de leurs délégués appartenant à la minorité, que ces motifs étaient fondés et que la minorité avait fait preuve en ces circonstances de conscience et d’honnêteté[1].

Les sections de l’Internationale, ce même soir, 20 mai, s’étaient également réunies pour examiner la conduite de ceux des membres de l’internationale, qui avaient signé la déclaration de la minorité.

Après avoir entendu les explications données par les citoyens Serrailler, Avrial, Léo Frænkel et Jacques Durand[2], la réunion approuva sans réserve le manifeste de la minorité.

  1. Voir l’exposé des motifs fait aux électeurs du 6e arrondissement. — Pièces justificatives, XXV.
  2. Ce dernier déclara qu’il se repentait d’avoir jusqu’alors voté