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présenté par le citoyen Avrial et portant remise de tous objets de literie, linge, vêtements, outillage et livres engagés au Mont-de-Piété pour une somme ne dépassant pas vingt francs.

Ce décret, après quelques pourparlers avec M. André Cochut, alors directeur du Grand Mont-de-Piété, reçut son exécution à partir du 12 mai, jour où il fut procédé au premier tirage de quatre séries d’articles à délivrer aux porteurs de reconnaissances. — Les tirages devaient se succéder de semaine en semaine jusqu’à épuisement : il devait y avoir 28 tirages.

Le second eut lieu le samedi 20 mai : la veille de l’entrée des troupes versaillaises dans Paris.

La discussion à laquelle donna lieu le décret proposé par le citoyen Avrial, fournil à la commission du Travail et de l’Échange l’occasion de publier un projet de liquidation des Monts-de-Piété, — la vraie question en somme — document que son importance ne nous permet pas de reproduire ici, mais qui contient une étude sérieuse sur cette affaire, et qui mérite d’être consulté par les spécialistes qui s’en occuperont à l’avenir[1].

Cette commission, l’une de celles qui surent le mieux dégager le caractère social de la révolution du 18 mars, fut moins heureuse lorsqu’elle fit rendre par la Commune le décret portant abolition du travail de nuit pour les boulangers.

Ce n’est point certes que nous contestions la haute moralité d’un acte qui restituait à la vie sociale ceux qu’en avaient retranchés jusqu’alors de simples habitudes professionnelles, non justifiées par d’impérieuses nécessités, mais seulement basées sur de prétendues convenances pour la satisfaction desquelles le travail de nuit n’est, en définitive, nullement indispensable.

Le travail de nuit, anormal, atrophiant, anti-hygiénique, dangereux enfin à tous égards pour ceux qui

  1. Voir l’Officiel du 1er mai 1871.