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tendances autoritaires et religieuses, nous le firent, dès ce moment, regarder comme le général possible de quelque réaction républicaine-bourgeoise future.

Si nous revenons un peu plus loin sur ce nom, à propos des deux derniers actes qui motivèrent sa destitution et son arrestation, c’est parce qu’il nous sera indispensable, pour la moralité de cette décision de la Commune — à laquelle nous nous associâmes, — d’indiquer les motifs qui, d’après nous, la rendaient légitime.

Les opérations militaires de la Commune, malgré les qualités spéciales de leur nouveau directeur, allèrent de mal en pis, en même temps que le caractère de l’attaque, du côté de Versailles, accentuait de plus en plus sa sauvagerie et sa férocité : décidément les Prussiens avaient fait école !

Deux cents fédérés, livrés par la trahison d’un chef du 55e bataillon, le nommé Gallien, furent massacrés sans pitié, dorant leur sommeil, au Moulin-Saquet, par les Versaillais auxquels le mot d’ordre avait été vendu.

À quelques jours de là, le 11 mai, les hommes du 22e bataillon, entraînés par une ardeur irréfléchie, étant tombés dans les avant-postes versaillais, furent pris entre deux feux et ne se retirèrent de ce mauvais pas qu’en laissant huit des leurs, blessés, entre les mains du 64e de ligne. Les blessés, ainsi qu’une jeune femme, infirmière du bataillon, furent froidement fusillés. L’infirmière fut tuée au moment où elle pansait un fédéré et bien qu’elle portât le brassard de la Convention de Genève. (Rapport du chef de bataillon Noro — dans l’Officiel du 12 mai.)

De son côté, le citoyen Butin, lieutenant de la 7e légion, signalait un fait analogue, compliqué d’outrages abominables, préalablement infligés à la malheureuse victime de ces odieux procédés. (Voir l’Officiel du 19 mai.)

Les auteurs de ces atrocités tentèrent, il est vrai, de se disculper de ces crimes épouvantables : les horreurs


commises par eux, depuis le 21 mai, donnent une suffisante idée de la valeur de leurs dénégations.