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la majorité de la Commune ; celle-ci maintint l’arrestation sans motifs légitimes, et sans même faire arrêter Mégy auquel on se contenta de retirer son commandement.

Comme il importait de remplacer Cluseret, la Commune s’occupa aussitôt d’y pourvoir.

On eut un instant la pensée de confier la direction de la guerre à une Commission purement civile qui ne se fût occupée que du côté administratif de ce service et eût été chargée de veiller à l’exécution des plans arrêtés par les officiers supérieurs dont la Commune disposait alors, notamment les citoyens Rossel, Dombrowski, La Cécilia et Wrobleski. Ce plan de réorganisation était en somme très pratique, puisque, Paris se bornant à la défensive, le point faible de son organisation militaire était évidemment la partie administrative qui était dans un déplorable état. Cette Commission eût certainement suffi, en la composant d’hommes actifs et ayant quelque habitude des affaires, à activer les travaux de terrassement qui n’avançaient pas ; à mettre fin au système de gaspillages dont l’armement et l’équipement étaient le prétexte ; enfin, à contrôler et surtout à réformer l’intendance, dont le désordre témoignait trop des traditions laissées par ses devancières.

Ce projet fut abandonné, ou du moins on se contenta de nommer une Commission civile, chargée des divers services administratifs, mais toujours subordonnée à la direction d’un délégué militaire spécial — le citoyen Rossel — que la Commune désigna à cet emploi, en remplacement de Cluseret.

Le citoyen Rossel fut, on le sait, un des rares officiers qui, à Metz, s’opposèrent à la trahison de Bazaine. Une fois la capitulation arrêtée et mise à exécution, il avait pu réussir à s’échapper.

Nommé colonel du génie par Gambetta, qu’il était allé rejoindre à Tours, il se vit contester cette promotion