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tenus de prendre part à l’élection de ses membres, déclarant que l’institution d’un Comité de Salut public n’était suivant eux que « l’oubli des principes de réformes sociales d’où est sortie la révolution du 18 mars, et le retour dangereux ou inutile, violent ou inoffensif, à un passé qui doit instruire sans qu’on ait à le plagier. »

Ces 23 abstenants furent les citoyens : Andrieu, Arthur Arnould, Avrial, Beslay, Babick, Clémence, Victor Clément, Courbet, Eugène Gérardin, Jourde, Langevin, Lefrançais, Longuet, Malon, Ostyn, Pindy, Rastoul, Serrailler, Theisz, Tridon, J. Vallès, Varlin et Vermorel[1].

Ce qui prouve d’ailleurs que dans l’esprit même des 45 membres qui l’instituèrent, le caractère réel du Comité de Salut public n’était point nettement défini, c’est que, malgré les termes si précis de l’article 3 du décret d’institution, le premier comité ne tarda pas à succomber — ainsi que nous le verrons plus loin — sous le poids d’une impuissance qu’il prétendit faire ressortir du peu de clarté de ses attributions.

Le dernier acte de la deuxième commission exécutive avait été, le 30 avril, la destitution du général Cluseret, délégué à la guerre, et son arrestation qui fut approuvée et maintenue par la Commune.

La commission exécutive avait pris cette grave détermination après avoir appris ce jour même, vers deux heures de l’après-midi, l’abandon du fort d’Issy par les fédérés, abandon qu’on attribuait à la négligence, à la trahison même, disait-on, du délégué à la guerre.

Peu favorable à la décision qui l’avait appelé à ce poste, le 3 avril, encore bien que, comme membre de la première Commission exécutive, nous ayons dû signer le décret qui lui conférait la direction unique des opé-

  1. Voir l’Officiel du 4 mai 1871.