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La Commune de Paris,
Décrète :

Art. 1er. Un Comité de salut public sera immédiatement organisé.

Art. 2. Il sera composé de cinq membres, nommés par la Commune au scrutin individuel.

Art. 3. Les pouvoirs les plus étendus sur toutes les délégations et Commissions seront donnés à ce Comité, qui ne sera responsable qu’à la Commune.

Ce décret dépouillait les citoyens qui avaient nommé la Commune des droits qu’ils s’étaient réservés et que celle-ci ne pouvait à aucun titre transmettre à d’autres.

C’est ce que déclarèrent les membres de la minorité qui se rallièrent à la déclaration dont la teneur suit :

Considérant que l’institution d’un Comité de salut public aura pour effet essentiel de créer un pouvoir dictatorial qui n’ajoutera aucune force à la Commune ;

Attendu que cette institution serait en opposition formelle avec las aspirations politiques de la masse électorale dont la Commune est la représentation ;

Attendu en conséquence que la création de toute dictature par la Commune serait, de la part de celle-ci, une véritable usurpation de la souveraineté du peuple, nous votons contre.

Ce vote motivé portait les signatures des citoyens Andrieu, Arthur Arnould, Avrial, Beslay, Victor Clément, Clémence, Courbet, Eugène Gérardin, Jourde, Langevin, Lefrançais, Malon, Ostyn, Serrailler, Theisz, Vermorel, et J. Vallès.

Le décret fut voté à la majorité de 45 voix contre 23.

Le premier Comité se composa des citoyens Ant. Arnaud, Léo Meillet, Ranvier, Félix Pyat et Charles Gérardin.

Les 23 opposants au vote du Comité, s’étaient abs-