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CHAPITRE VIII.

Le Comité de salut public.


La minorité socialiste s’abstient du vote pour l’élection du Comité. — Arrestation de Cluseret. — Le fort d’Issy abandonné. — Rossel délégué à la guerre. — Atrocités des troupes versaillaises sur les fédérés. — M. Thiers invite la réaction à livrer Paris. — Courage des fédérés. — Remarque du docteur Demarquay. — Prise du fort d’Issy. — Lettre de Rossel. — Élection du nouveau Comité. — Comédie inventée par Félix Pyat. — Décret sur les Monts-de-piété. — Cartes civiques. — Destitution, arrestation de Rossel. — Fuite de celui-ci et de Ch. Gérardin, son ami. — Les boulangers et le décret d’abolition du travail de nuit. — Déclaration de la minorité. — Le Père Duchêne propose d’en fusiller les signataires. — Caractère tardif de cette déclaration. — Jugement de Cluseret.

« Heureux les peuples qui n’ont pas d’histoire ! » dit nous ne savons plus quel philosophe.

Nous dirions volontiers : heureuse la Commune si elle n’eût point eu de traditions révolutionnaires ! La grande majorité de ses membres, en effet, préoccupée de souvenirs historiques, n’eut d’autres soucis que de renouer — selon le langage consacré — « la grande tradition de 93, » interrompue par la chute des Hébertistes, disent les Blanquistes ; par Thermidor, disent les Jacobins.

Certes nous affirmons qu’aucun socialiste à cette heure ne peut sérieusement répudier les glorieux souvenirs de dévouement et de profonde intelligence que nous ont légués les grandes figures de cette époque révolu-