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dans nos pièces justificatives[1]. — On s’y peut convaincre que c’est uniquement en vue de protéger la conscience de l’enfant, qu’on écarte de lui tout enseignement pouvant y porter atteinte, en inculquant à son intelligence des solutions a priori dont l’acceptation ne peut moralement résulter que d’un choix éclairé et dégagé de toute pression.

Honneur en soit rendu à la Commune qui, pour ce seul fait, mériterait du moins l’estime de tous ceux pour qui les droits de la pensée ne sont pas une vaine formule.

À travers donc les fautes et les erreurs de la Commune deux faits principaux s’étaient dégagés jusqu’alors de son action générale : la suppression, au nom de la véritable liberté de conscience, de tout culte officiel et de tout enseignement religieux dans les écoles, regardées désormais comme un terrain neutre sur lequel se puissent rencontrer, sans nulle autre préoccupation que l’étude, les enfants appartenant de par leurs familles aux croyances les plus opposées ; puis la reconnaissance pour les travailleurs du droit à l’outillage, par la reprise, en leur faveur des ateliers abandonnés par leurs propriétaires, sauf compte à faire avec ceux-ci lors de leur retour dans ces ateliers.

Si la Commune, plus soucieuse de se mettre en contact permanent avec la population et de s inspirer des sentiments réels de celle-ci, au lieu de se laisser absorber par les détails administratifs des municipalités qui n’eussent que gagné à être dirigées par des administrateurs pris hors de son sein, et que ses membres les plus connus et les plus influents eussent pu chaque jour tâter le pouls à cette opinion, nul doute que malgré les fautes déjà commises, la Commune eût pu se taire appuyer d’une force morale telle, que Versailles eût été amené à traiter.

Les adhésions successives des francs-maçons des deux

  1. Voir aux pièces justificatives, XXII et XXIII.