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verser le pouvoir communal à son profit, nous désaffectionna nos meilleurs amis, sans nous débarrasser d’aucun de nos adversaires les plus dangereux.

Puisse, pour les républicains sincères, cette terrible expérience être la dernière à cet égard !

Deux seules commissions, à vrai dire, eurent le bonheur d’agir conformément aux principes que la révolution du 18 mars avait invoqués, et de dégager ainsi le caractère grâce auquel la Commune légitima son existence et démontra la nécessité de son futur et définitif triomphe.

Nous voulons parler de la Commission à l’Enseignement et de celle du Travail et de l’Échange.

Composée exclusivement de socialistes, parmi lesquels les citoyens Malon, Theisz et Frænkel, ouvriers véritables et connaissant dans tous leurs détails les questions relatives au travail, cette dernière commission s’était tracé le programme suivant :

La Commission a pour objet spécial l’étude de toutes les réformes à introduire, soit dans les services publics de la Commune, soit dans les rapports des travailleurs — hommes et femmes — avec les patrons.

Elle a également à étudier toutes les questions qui se rattachent à la révision du Code de commerce, des tarifs douaniers et à la transformation de tous les impôts directs et indirects.

Elle a encore mission de procéder à une enquête générale sur le travail et l’échange, afin d’établir une statistique industrielle et commerciale sincère, qui permette de diriger l’éducation professionnelle de telle sorte que, tout en respectant les aptitudes naturelles de l’enfant, on évite de jeter inutilement vers telle ou telle branche d’industrie plus de bras que n’en comportent ses besoins et qu’ainsi puisse disparaître enfin la concurrence anarchique et ruineuse que se font en ce moment les travailleurs, au bénéfice des capitalistes.

Conformément aux vrais principes démocratiques, qui exigent que les citoyens soient appelés directement à régler leurs intérêts, la Commission a le devoir absolu de faciliter aux intéressés tous les moyens de grouper les éléments à l’aide desquels se pourront