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à l’égard de la presse ne donna aucune force à la Commune et en détacha au contraire grand nombre de partisans, indignés à la fois de ce mépris de tout principe et de l’inintelligente violence avec laquelle les suppressions étaient généralement opérées.

Sans doute les motifs de la Commune étaient des plus légitimes, et il siérait assez mal, ce nous semble, aux très nombreux admirateurs des mesures d’exception prises par le gouvernement de Versailles, qui se rencontrent à cette heure encore dans le journalisme français, il siérait mal à de telles gens, disons-nous, de reprocher à la Commune l’emploi de ces mêmes mesures.

Ceux-là seulement ont le droit de le faire, qui, sous tous les régimes et sans se laisser troubler par les prétendues nécessités des circonstances, ont toujours protesté contre les atteintes portées au droit de manifester librement sa pensée. — Personnellement, nous ne pouvons que répéter ce que nous dîmes un soir, sur ce sujet, dans une réunion publique : La Commune n’avait qu’un droit, en face des provocations incessantes de certains journaux, incitant les ennemis de la Commune, à l’intérieur, à ouvrir traîtreusement les portes de Paris aux troupes versaillaises. Il fallait mander les rédacteurs de ces journaux, leur donner la plus grande liberté de calomnier les membres de la Commune, si cela leur pouvait être agréable, mais leur annoncer en même temps qu’au premier article poussant à la trahison, le rédacteur en chef — et non d’autres — de la feuille délinquante, serait passé par les armes, en vertu du droit de légitime défense.

Mais, nous le répétons, la Commune n’eut malheureusement sur ces choses d’autre façon de voir que ses devanciers, et elle laissa subsister la police centralisée, au lieu de la remettre aux mains des municipalités. Cette police, influencée d’une façon funeste par le Comité central, qui, par elle, espérait un jour ren-