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le plus : leurs intérêts. Elle eût donc dû occuper dès le début la Banque de France et s’emparer du portefeuille qu’elle eût menacé de détruire si, dans un délai qu’elle eût fixé aussi court que possible, le gouvernement de Versailles n’avait pas consenti à traiter avec la Commune et à garantir à Paris l’exécution complète du programme communaliste de la Révolution du 18 mars.

Il n’est point besoin d’appuyer ici sur les résultats de cette sommation faite par Paris en état de légitime défense. — Cela se comprend de reste.

Ni le Comité central, ni plus tard la Commune, ni enfin les diverses Commissions de finances qui se succédèrent jusqu’au 22 mai n’y songèrent sérieusement, et, nous le répétons, les partisans de cette dernière révolution auront le droit incessant de reprocher à tous ce manque d’audace réellement révolutionnaire.

La Commission des finances fit aussi payer une somme de deux millions aux diverses compagnies de chemins de fer.

Cette somme représentait approximativement, et sauf compte à faire ultérieurement avec ces compagnies, la part proportionnelle des droits de trafics dus à la ville de Paris durant le semestre écoulé entre le 1er octobre 1870 et le 1er avril 1871.

Cette somme fut fixée à l’amiable entre le représentant de la Commune et ceux des compagnies. M. Solacroup, directeur du chemin d’Orléans, ceci soit dit en passant, facilita de toute sa bonne volonté cette transaction, dans l’espérance probable qu’il lui en serait tenu compte plus tard si la Commune triomphait.

À défaut donc d’une science financière que les événements dont Paris était le théâtre empêchèrent le délégué lourde de mettre en lumière, et à part le manque d’audace, commun à tous, en ce qui se rapporte à la prise de possession du portefeuille de la Banque de France, le bilan financier présenté dans les premiers