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Et d’ailleurs, est-ce que la Banque de France, d’institution quasi publique, puisque l’État garantit la circulation de ses billets, dont il peut aller jusqu’à imposer le cours forcé[1], n’était pas en somme garante des pilleries de toutes sortes dont Paris avait été notamment victime durant l’empire, de par l’unique volonté de l’État[2] ?

Est-ce que par ces prélèvements journaliers, correspondant strictement aux dépenses communales indispensables, la Commune n’a pas en réalité et sous toutes réserves d’ailleurs des répétitions qu’elle eût eu à exercer ultérieurement contre les auteurs directs des malversations financières à son détriment, durant l’empire et le gouvernement du 4 septembre, — est-ce que la Commune n’a pas fait acte de conservation, en sauvegardant ainsi des effets de l’exaspération légitime de la population affamée la réserve métallique nécessaire à la reprise des transactions industrielles et commerciales ?

Un seul reproche, reproche fondé celui-là, mais que les amis de la Commune seuls ont le droit de faire à la Commission des finances, un seul reproche peut être adressé à celle-ci et, quant à nous, qui avons fait partie de cette commission, nous en acceptons la part qui nous revient.

Ce reproche, le voici :

La Commune devait avoir pour suprême objectif de faire mettre bas les armes à Versailles en répandant le moins de sang possible. Elle y pouvait arriver promptement en prenant ses adversaires par ce qui les touche

  1. Ce à quoi la Commune eût eu le droit de s’opposer, au moins pour Paris.
  2. Nous n’en citerons d’autre exemple que le vol, avoué par ses auteurs eux-mêmes, d’une somme de dix-sept millions, prélevés indûment par le Crédit foncier, dans l’affaire dite des lions de délégation, relative aux expropriations. — Ce vol fut reconnu par le directeur, M. Arnould Frémy, qui fut forcé de l’avouer au Corps législatif, lors de la discussion concernant l’emprunt de 450 millions pour la ville de Paris, ce qui n’empêcha pas cependant MM. les actionnaires du Crédit foncier d’en profiter. (Voir les débats du Corps législatif, février et mars 1809).

    Avis au Conseil municipal actuel.