Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 260 —

Il fallut donc réorganiser au plus vite et tant bien que mal tous ces services, et assurer à. Paris les différentes recettes qui lui étaient indispensables pour subvenir aux nombreuses dépenses que nécessitait l’état de guerre dans lequel se trouvait la cité.

Grâce au dévouement de quelques amis qui mirent leur bonne volonté au service de la révolution, cette réorganisation fut à peu près achevée en une quinzaine de jours.

Malheureusement cela se fit au milieu d’une situation remplie de périls de toute nature et aussi, il faut l’avouer, sous l’empire des préoccupations trop gouvernementales dont une grande partie des membres de la Commune étaient obsédés ; on ne put donc point apporter dans ce travail si important et duquel dépendait le succès de la Commune, les modifications dont il eût dû être l’objet, afin de différencier nettement l’ancienne administration de la nouvelle et de démontrer la supériorité de celle-ci.

On oublia trop que le mouvement communaliste devait avoir pour objectif incessant de remettre aux citoyens eux-mêmes, au moyen de leurs assemblées de quartiers, le soin de régler leurs intérêts collectifs et locaux, et que l’administration centrale ne devait être que la coordonnatrice et l’exécutive des décisions prises dans les réunions locales, au lieu de rester, comme devant, l’unique juge et directeur des intérêts de tous.

L’administration municipale, sous ce rapport, n’eut donc point pendant la Commune ce caractère spécial et supérieur que les intéressés avaient le droit d’exiger d’elle. Mais encore une fois et pour être équitable, une bonne partie de la responsabilité en incombe à ceux qui, loin d’apporter à cette entreprise de salut commun leur contingent d’efforts et d’intelligence pratique des affaires, s’ingénièrent à lui susciter le plus possible de difficultés.

Quant à l’action financière de la Commune, elle dut