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CHAPITRE VII.

Action de la Commune jusqu’à la création
du Comité de salut public.


Travaux des diverses Commissions. — Accroissement de l’influence du parti dictatorial. — Contradiction des actes de ce parti avec le but poursuivi par la Commune. — Les Blanquistes séparés de leur chef. — Résultats fâcheux de l’absence de Blanqui. — La Commune se déconsidère.

Avant d’entamer le récit des événements principaux qui amenèrent graduellement la chute de la Commune, il nous paraît indispensable de jeter un coup-d’œil rétrospectif sur son action générale jusqu’à la fin d’avril.

Tous les services municipaux, on le sait, avaient été systématiquement désorganisés dès le 19 mars, les employés ayant été menacés par Versailles, s’ils restaient à leur poste, d’être traités en insurgés[1].

Toutes les caisses avaient été soigneusement vidées par les trop fidèles serviteurs de Versailles[2].

  1. Il suffit de se reporter aux jugements prononcés depuis, soit par les conseils de guerre, soit par les tribunaux correctionnels, contre les quelques employés qui, fidèles à leur devoir, restèrent courageusement à leur poste, pour s’assurer que cette menace du gouvernement n’était point vaine.
  2. Il nous a été affirmé entr’autres, par le citoyen Martelet, délégué à la Commune pour le 14e arrondissement, que MM. Héligon, adjoint à cette municipalité jusqu’au 18 mars, et Fribourg, employé alors dans les subsistances de l’arrondissement, — depuis rédacteur au journal policier le Soir, — enlevèrent environ soixante mille francs de la caisse municipale, au profit du gouvernement de M. Thiers.

    Et ces hommes osèrent plus tard traiter les fédérés de pillards et de bandits !