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de faire cesser le feu durant quelques heures, et envoyèrent durant ce temps quelques-uns des leurs à Versailles, auprès de M. Thiers, pour l’amener enfin à accepter une trêve qui permît de s’entendre et de pacifier Paris. Le F.·. Thirifocq ne put rien obtenir de cet homme qui tenait absolument à noyer dans le sang la « vile multitude »

Le Pouvoir exécutif et l’assemblée étaient d’ailleurs tellement d’accord pour rechercher à tout prix ce sinistre résultat que, vers le même temps, le citoyen Brunet, député de la Seine, ayant fait à l’assemblée une proposition tendant à conclure un armistice avec Paris, l’examen de cette proposition, sur la demande de M. Baze, l’un des questeurs, fut ajourné à un mois !

Le lendemain 30 avril, une nombreuse députation fui également envoyée à l’Hôtel-de-Ville pour y adhérer à la Commune au nom de tous les citoyens des départements présents à Paris.

Cette députation avait à sa tête le citoyen Minière, de la Côte-d’Or, député de la Seine, démissionnaire, atrocement assassiné depuis par les vainqueurs de la Commune. Au nom de ses co-délégués, le citoyen Millière vint assurer la Commune de tout leur concours et de toute leur influence pour décider les départements à se prononcer nettement pour Paris contre Versailles.

Ces deux imposantes démarches, nous le répétons, eussent été d’un effet considérable pour la province surtout, et eussent pu changer les destinées de la Commune, si elles se fussent produites avant les élections complémentaires du 16 avril.

Entraînés par l’exemple, les groupes bourgeois, parmi lesquels se trouvait un grand nombre de Francs-Maçons, se fussent sans doute ralliés définitivement au mouvement, et les élections eussent pris alors un aspect tout différent.