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Cette tactique, depuis longtemps éventée, fut relevée avec une grande netteté par le citoyen Vermorel qui somma le citoyen Pyat de rester à son poste, lui rappelant avec raison les paroles prononcées récemment par Delescluze, s’écriant à la Commune : « Croyez vous donc que tout le monde approuve ce qui se fait ici ? Eh bien ! il y a des membres qui malgré tout sont restés et qui resteront jusqu’à la fin, et si nous ne triomphons pas, ils ne seront pas les derniers à se faire tuer soit aux remparts, soit ail leurs[1]. »

Paroles prophétiques et que devait bientôt réaliser la mort du vieux et courageux Delescluze et celle du malheureux Vermorel qui, suspecté jusque dans sa bravoure, était décidé, dès le 22 mai, à rester au combat jusqu’à la mort !

Le citoyen Félix Pyat, pris de peur ou de honte — qui le saura jamais ? — céda surtout aux objurgations pressantes de ses électeurs qui le sommèrent de retirer sa démission.

Quelques jours après l’échec moral que les élections complémentaires venaient de faire subir à la Commune, il se passa deux faits considérables qui, s’ils se fussent produits huit jours avant les élections, eussent peut-être complètement changé ses destinées, en ramenant à elle une grande partie de la bourgeoisie républicaine de Paris et de la province.

Nous voulons parler de l’adhésion que firent à la révolution communaliste les loges maçonniques des deux Orients de Paris (rite Français et rite Écossais) et les délégués des départements, présents dans la cité.

Le 26 avril, après une délibération solennelle, les vénérables et les députés de loges, assisté d’un grand

  1. Voir aux pièces justificatives, XXI.