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an chiffre total de 109,238 votes au scrutin précédent.

Les 1er, 2e, 6e, 7e, 8e et 9e arrondissements avaient, malgré les prétendues affirmations conciliatrices des deux sociétés, l’Union nationale et l’Union des Droits de Paris, qui y comptaient leurs plus nombreux partisans, absolument fait défection au scrutin et témoigné ainsi de leur haine, non seulement contre les agissements de la Commune, ce qui eût pu se concevoir, mais contre le principe même du mouvement communaliste, en s’écartant systématiquement de l’urne électorale.

16,470 votants prirent part aux élections du 16 avril dans les arrondissements exclusivement bourgeois ou aristocratiques, au lieu de 51,500 qui avaient voté le 26 mars pour les délégués démissionnaires.

Cette manœuvre abstentionniste eut pour premier effet de rehausser d’autant les prétentions de M. Thiers et de rendre absolument nulles les démarches tentées auprès de lui par les deux groupes politiques que nous venons de mentionner, afin de l’amener à consentir une trêve durant laquelle on eût pu arrêter les bases d’un traité de pacification.

Nous ne pouvons que répéter à ce propos ce que nous avons dit à l’égard des délégués démissionnaires. C’est à ces abstentionnistes systématiques, qui savaient si bien pourtant sous l’empire pousser les électeurs au scrutin, afin d’envoyer les Thiers, les Jules Simon et autres de même trempe au Corps législatif, c’est à eux seuls qu’incombe la responsabilité de tous les malheurs qu’amènera certainement plus tard le triomphe sanglant et momentané de M. Thiers et de ses amis.

De son côté, la Commune eut le tort impardonnable d’aggraver encore le fâcheux effet de ces élections, en faussant ouvertement le suffrage universel, sur lequel elle se basait pour appuyer légalement son existence propre.

Que le Comité central lors de son origine, en face de l’agression brutale dont Paris faillit être la victime